Cette page énumère les dirigeants reconnus qui régnèrent sur les Bretons puis sur la Bretagne (Royaume et duché de Bretagne) jusqu'en 1547, à l'exception de trois périodes : les guerres de succession entre la maison de Vannes et celle de Rennes, de 874 à 890 ; l'invasion normande de la Bretagne au cours de la première partie du Xe siècle ; et la guerre de Succession de Bretagne de 1341 à 1365.

Contexte

La date de naissance de la Bretagne comme pays soumis à un même prince, est sujette à controverse. Au sortir de l'Antiquité, l'ouest de l'Armorique est réputé être constitué de trois royaumes bretons n'étant pas constamment en guerre entre eux : Domnonée au nord, Cornouaille à l'ouest et Broërec au sud. Néanmoins, aucune de ces trois entités n'est historiquement attestée par les sources de l'époque.

En 769 Charlemagne envoya en Bretagne ses lieutenants qui investissent le pays en 787, puis de nouveau en 799. Cinq autres expéditions seront effectuées, jusqu'à ce que la nomination de Nominoë, un Breton, mette momentanément fin aux révoltes incessantes. Né vers 800 dans le Poher, Nominoë qui est comte de Vannes en 819, est nommé missus imperatoris (envoyé de l'Empereur) et dux Brittania (dirigeant de la Bretagne) par Louis le Pieux, fils de Charlemagne, avec mission de pacifier et de fédérer la région, ce qu'il fit avec succès. À la mort de Louis le Pieux en 840, l'Empire carolingien éclate, et c'est l'un de ses trois fils, Charles le Chauve, qui hérite de la Francie occidentale comprenant la suzeraineté de Bretagne. Nominoë entre alors progressivement en rébellion contre le roi Charles, en s'alliant avec Lambert II de Nantes, remportant les victoires de Messac (843) et de Ballon (845). Le roi doit alors reconnaître la supériorité de Nominoë en , et signe avec lui un traité de paix la même année. Nominoë reprend la guerre et s'empare d'Angers, de Nantes, puis en 850 de Rennes, obligeant le roi Charles le Chauve à signer en 851 le traité d'Angers. Nominoë mourut le , laissant pour fils Erispoë qui poursuivit la guerre contre Charles le Chauve. Il fut tué en 857 par son cousin Salomon, qui lui succéda comme roi. La Bretagne fut à sa mort, en 874, partagée entre plusieurs comtes rivaux, jusqu'en 890, où elle fut de nouveau unifiée sous le règne d'Alain le Grand (890-907).

À partir de 913, les Vikings menés par les chefs Rögnvaldr et Félécan dévastèrent la Bretagne et s'installèrent à Nantes. Ce n'est qu'à partir de 936 avec le débarquement d'Alain II dit Barbetorte et sa victoire sur les Vikings que la Bretagne ne retrouva son unité, et devint un duché. De la fin du XIIe siècle à la fin du XIIIe siècle, la chancellerie française désignent les souverains bretons comme des comtes. Cet usage est définitivement abandonné lorsque Philippe IV le Bel élève en 1297 la Bretagne au statut de duché-pairie de France.

Le dernier duc titulaire de Bretagne fut le dauphin et duc Henri, fils du roi de France François Ier, futur Henri II de France. Son sacre en tant que roi de France, le , rend effective l'union du duché au royaume de France.

Rois et princes de Bretagne

Rois ou chef des Bretons d'Armorique

Antérieurement au VIIIe siècle, la Bretagne est divisée en différents potentats. Si leur nom et leur ressorts géographiques ne sont pas décrits par les sources franques contemporaines, leurs dirigeants sont désignés en tant que comites (comtes) par les Francs. Cette terminologie change à l’occasion du règne de Judicaël. Ce dernier est désigné dans la Chronique de Frédégaire comme rex Britannorum et régnant sur le regnum Brittaniae. D'autre part, les listes des souverains bretons incluses dans les chroniques médiévales et les vita latines plus tardives citent les noms de personnages légendaires, semi-légendaires, historiques (attestés par d'autres sources) ou complètement forgés. Ces mêmes listes oublient quelques princes ayant effectivement existé mais dont le souvenir s'était perdu au moment de leur rédaction.

Rois de Bretagne

Domination viking et normande

Entre 913 et 931, une partie de la Bretagne est occupée par les Vikings, sous les chefs Rögnvaldr et Félécan. En 931, Alain Barbetorte et Juhel Bérenger, comte de Rennes tentent de libérer la Bretagne, sans succès. Félécan est tué dans les combats. Incon succède à Rögnvaldr.

Exilé en 931, Alain débarque en 936 en Bretagne près de Dol-de-Bretagne, puis attaque les Vikings dans leur retranchement près du Gouët et à Plourivo avant de marcher sur la Loire et Nantes et de les en chasser en 937. Il est reconnu comme Brittonum dux en 938. Le voit la victoire définitive d'Alain Barbetorte sur les Normands à la bataille de Trans.

Guillaume « Longue-épée », duc de Normandie, ayant annexé définitivement l'Avranchin et le Cotentin, se proclame « Vvileim Dux Bri(tonum) » c'est-à-dire « Guillaume duc des Bretons » sur un denier.

Ducs de Bretagne

Maison de Nantes (936-990)

Maison de Rennes (988-1072)

Maison de Cornouaille (1066-1156)

Maisons de Penthièvre - Plantagenêt - Thouars (1156-1221)

Maison capétienne de Dreux (1221-1341)

Guerre de Succession (1341-1365)

La guerre de Succession de Bretagne (1341 - 1364) ou guerre des deux Jeanne est l'une des guerres secondaires qui eurent lieu au cours de la guerre de Cent Ans. Le , le duc Jean III de Bretagne meurt sans descendance, malgré trois mariages, avec Isabelle de Valois, Isabelle de Castille et Jeanne de Savoie, et sans avoir désigné son successeur.

Jeanne de Flandre et Jeanne de Penthièvre se disputent l'héritage et poussent leurs maris respectifs, Jean II de Montfort et Charles de Blois, à revendiquer le duché. Mais la France et l'Angleterre sont en conflit depuis 1337 et Édouard III s'est proclamé roi de France. Ainsi Jean de Montfort lui prête l'hommage lige alors que Charles de Blois le fait pour son oncle Philippe VI de France.

Les Français capturent Jean de Montfort et installent Charles de Blois en 1341, mais Édouard III débarque à Brest en 1342. Alors que Jean de Montfort est incarcéré et que Jeanne de Flandre sombre dans la folie, une trêve est conclue en 1343. En 1365, par le premier traité de Guérande, Jeanne de Penthièvre renonce au duché en faveur de Jean IV.

Maison capétienne de Montfort (1365-1514)

Maison capétienne de Valois (1514-1547)

Les deux rois de France épousés par Anne de Bretagne deviennent baillistres de Bretagne mais ne gouvernent pas ; à sa mort en 1514, l'usufruit du duché passe aux mains du roi François Ier de France. Après l'édit d'union de la Bretagne à la France en 1532, la population nantaise accueillera à plusieurs reprises le roi de France au cri de « Vive le Duc ! ».

Autres

Prétendants


Titre de courtoisie

Hommage

Depuis 1169 avec le duc Geoffroy II, les ducs de Bretagne rendaient hommage au roi de France (parfois transféré au roi d'Angleterre, parfois différé durant les guerres franco-bretonnes) pour la Bretagne. Les ducs capétiens le firent lige jusqu'à Jean IV, soit pendant 176 ans. Les ducs suivants rendirent l'hommage simple, malgré les réclamations répétées de la cour de France.

Les ducs devaient aussi l'hommage pour les autres terres qu'ils tenaient :

  • au roi d'Angleterre pour l'Honneur de Richmond (quand celui-ci le leur laissait) ;
  • au roi de France :
    • pour la vicomté de Limoges : Arthur II à Charles de Blois
    • pour le comté de Montfort-L'Amaury : depuis Jean IV.

Le duc Arthur III, qui était devenu connétable de France avant son accession au trône ducal, quand il n'était que comte de Richemont — on le connaît sous le nom de connétable de Richemont — qui, rendant hommage simple le , était précédé d'un porteur tenant deux épées : l'une nue la pointe en haut, à cause de sa dignité ducale ; l'autre au fourreau, à cause de sa dignité de connétable.

En 1366, Jean IV évite l'hommage lige en prétendant vouloir le faire, cependant aussitôt après il rendit l'hommage-lige pour son comté de Montfort-L'Amaury. Ces réticences à rendre un hommage-lige au roi est significatif d'une période de gestation d'un état breton en cours de reconstitution après la guerre de Succession de Bretagne où Jean IV s'imposa contre le pouvoir et les armées françaises et dut composer après sa victoire avec ses opposants intérieurs toujours actifs, ses anciens adversaires français et ses encombrants alliés anglais auxquels il était lié par divers traités. Son acceptation comme duc pacificateur de son pays exigeait la reconnaissance du roi, et celle-ci ne pouvait être accordée sans hommage. Mais un hommage lige au roi de France aurait pu lui coûter (et lui coûtera plus tard) son précieux comté de Richemont, tenu en ligesse du roi d'Angleterre. Devoir en même temps l'hommage à deux suzerains ennemis a toujours été un exercice périlleux pour les ducs de Bretagne.

Généalogie

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Le Baud, Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Pierre d'Hozier,
  • Bertrand d'Argentré, L'histoire de Bretaigne, des roys, ducs, comtes et princes d'icelle : l'établissement du Royaume, mutation de ce tiltre en Duché, continué jusques au temps de Madame Anne dernière Duchesse, & depuis Royne de France, par le mariage de laquelle passa le Duché en la maison de France, Rennes, Jacques du Puys,
  • Guy Alexis Lobineau, Histoire de Bretagne: composée sur les titres & les auteurs originaux, Paris, Muguet,
  • Pierre-François Guyot Desfontaines, Histoire des ducs de Bretagne, Paris, Rollin, (ISBN 978-1-104978-91-4)
  • Pierre Daru, Histoire de Bretagne, Paris, Didot, (ISBN 978-1-144843-56-2)
  • Prudence-Guillaume de Roujoux, Histoire des rois et des ducs de Bretagne, Paris, Dufey, 1828-1829 (ISBN 978-1-176141-12-4)
  • François Manet, Histoire de la petite Bretagne ou Bretagne Armorique, depuis ses premiers habitans connus, Saint-Malo, Caruel, (ISBN 978-1-144843-56-2)
  • Charles Barbier de Meynard, Les Ducs de Bretagne, Rouen, Mégard, (ISBN 978-1-145246-16-4)
  • Arthur de la Borderie, Histoire de Bretagne, Plihon, Honnay, impr. Vatar, Rennes, 1896-1914 (6 vol.). Volume 1, Volume 2, Volume 3, Volume 4, Volume 5, Volume 6 consultables sur la bibliothèque numérique de l'Université Rennes 2.
  • Hubert Guillotel, Acte des ducs de Bretagne (954-1148), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014 (ISBN 9782753534988).
  • Mikael Bodlore-Penlaez, Bernez Jestin, Divi Kervella, Yvonig Gicquel, Emmanuel Salmon-Legagneur, Généalogie des rois et duc de Bretagne, Hil rouaned ha duged Breizh (poster), Quimper, Institut Culturel de Bretagne, Geobreizh.bzh, Office public de la langue bretonne.
  • Jean-Jacques Monnier et Jean-Christophe Cassard (dir.), Toute l'Histoire de Bretagne, Morlaix, Editions Skol Vreizh, (ISBN 978-2-915-623-79-6)

Liens externes

  • « Les ducs de Bretagne », sur HIStoire (consulté le )
  • (en) « Ducs de Bretagne », sur Medieval Lands (consulté le )

Articles connexes

  • Entités géopolitique
    • Royaume de Bretagne
    • Duché de Bretagne
  • Chefs, rois, comtes bretons
    • Rois légendaires de Bretagne
    • Rois et comtes de Cornouaille
    • Princes de Domnonée armoricaine
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